Documents biographiques1624 25 août Accusé de préparer une entreprise militaire en Allemagne et de se procurer des armes. Imprime en secret l’Histoire universelle. Registre du Conseil, 2 août, f° 67 v°. « M. d’Aubigni. Monsieur le premier syndic a rapporté qu’il a été averti que M. d’Aubigni a une intelligence avec le marquis de Bade pour surprendre et pétarder Brissac ou Constance et que pour cet effect il a déja-à arrhé dans cette ville sept cent mousquets outre deux mille qu’il a donné charge de faire à Coppet, et que M. de Coustures lui doit fournir trois cents chevaux, et M. de Rohan promet de faire filer des gens de pied pour servir à cette exécution, que de cela il en a déjà parlé à des capitaines de cette garnison et qu’on doit envoyer trente mille écus pour le payement de ceux qui seront employés [f° 168] lequel argent il fera toucher à Bâle. A quoi M. le syndic Savion a ajouté que l’Histoire du Sr. d’Aubigné s’imprime secrétement et que M. Goulart y tient la main. Et quant au premier chef que M. Alexius y travaille. Arrêté que messieurs les syndics Savyon et Muis aillent présentement parler audit sr d’Aubigni pour en après être avisé comment on y procède. Lesdits seigneurs étant de retour rapportent avoir fait entendre ce que dessus audit sr. d’Aubigni lequel leur a dit n’avoir point arrhé aucuns mousquets, bien s’être enquis où il y en a, qu’il a aussi parlé à ces Grisons qui sont à Coppet pour en faire deux cents et ne sont en difficulté que du bassinet. Qu’il est bien vrai qu’il a été recherché par un bon prince d’Allemagne pour trouver en cette ville ou aux environs quatre mille hommes, à quoi il a répondu que cela se pourrait faire si Messieurs de Berne et messieurs de cette ville consentaient, et s’il y avait de l’argent car sans cela on ne fait rien. Et là-dessus lui étant représenté les conséquences de cet affaire il a réparti, "Et quoi s’il s’agist de faire la guerre à l’empereur en ferez vous difficulté. Oui, lui ont-ils dit, et non seulement à l’Empereur, mais à toute la maison d’Austriche, car nous qui sommes un petit [168 v°] état n’avons que faire de nous mêler avec les Grands, et puis que deviendroit le trafic que les nôtres ont en Allemagne sur les terres de la maison d’Austriche". Sur quoi le Sr d’Aubigni a haussé les épaules, et leur a dit qu’il avoit bien parlé de cet affaire à quelques capitaines étrangers et à quelques Grisons, mais non pas à aucun de la garnison sachant bien ce qui est de son devoir. Et finalement leur a protesté qu’en ceci ni en tout autre chose il ne fera rien sans l’ordre et consentement de la Seigneurie. » |
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