Documents biographiquesLE MANUSCRIT CLAIRAMBAULT ......................................... f° 82 Aubigné à Pontchartrain Le Dognon, 15 septembre Correspondance, 926-928. A reçu une lettre du roi via Pontchartrain. Rappelle sa fidélité à Henri IV. Demande la « bonne grâce » du roi. Si le projet que Soubise a présenté n'agrée pas, il obtempérera. Evalue la démolition du Dognon à 10000 écus. « Monsieur, vous aurez reçu il y a 10 jours par la voie de Monsieur de Vignolles une lettre en laquelle plus au long que ma coutume j'ai traité ce que je pourrais répondre maintenant à celle dont il a plu au Roi me favoriser par vos mains. Je n'ai pas estimé pouvoir reconnaître un tel honneur plus à propos qu'entre elles-mêmes, n'ayant point avec Sa Majesté les favorables privautés que j'ai eues avec Henri le grand, lequel triait d'entre les mains de Monsieur de Villeroy et parmi plusieurs dépêches mes petits billets de 3 lignes, pour sans mérite les estimer. Je vous supplie donc Monsieur en suppléant à ma crainte et à mon respect assurer de moi et pour moi ce que sa Majesté me demande, puisqu'il lui plaît exiger le sien, et veut la promesse de ce que je dois. Il me serait dur de jurer de nouveau une fidélité qui ne fut jamais entrerompue, et que j'ai signée de sang, de sueurs et de services par delà mon pouvoir, mais telles reconnaissances se font avec raison par les mutations qu'on trouve aux choses et non aux personnes, et quand le défaut qui n'offense point nos âmes se décharge sur les accidents. Il y a trois ans que je travaille à rendre mes voux, mais n'ayant que la parole des absents qui est l'usage des lettres j'éprouve leur faiblesse, et l'infidélité de plusieurs mains : et quant à l'affaire qui vous a été proposée par M. de Soubise avec ses dépendances, voici la seconde par laquelle je vous assurerai que si je ne puis obtenir entière confiance nécessaire à la bonne grâce de mon Roi, et que partant il ne lui plaise [v] pas se servir de moi tout entier, il n'y a partie qui ne se traîne jusques aux pieds de l'autel pour sacrifier le tout, à qui je dois tout. Il reste Monsieur que vous sachiez comment la démolition de ce lieu vaut bien une pesante déliberation, après l'avoir faite reconnaître par un ingénieur fidèle et suffisant, car ce que 10 000 pistoles de dépense y ont apporté d'artifice peut être mis bas pour 10 000 écus, mais 50 fois autant n'en peuvent détruire la nature, j'en ouvrirai les moyens à qui on m'ordonnera, s'il faut complaire aux passions de mes voisins. Si je suis long, jugez combien je retiens à dire, et en cela honorez de votre pardon, Monsieur, . » |
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