LE MANUSCRIT CLAIRAMBAULT
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f° 6-10 Françoise de Foix, au roi, à la reine, à Pontchartrain.
25 mai 1616
« Jésus Maria.
Sire,
Les afflictions médiocres se taisent, et les grandes parlent ; telles sont, Sire, celles de cette compagnie de quatre-vingt filles religieuses que le Sieur d'Aubigné, gouverneur de Maillezais, a réduit en extrême disette par la violente usurpation qu'il a faite de tout son revenu en votre île de Vix en Poitou. La condition de nos voiles, Sire, qui a aigri passionnément sa colère à notre dommage pourra servir d'objet de compassion à Votre Majesté pour nous faire rendre justice. C'est, Sire, la très humble requête que notre juste intérêt présente à Votre Majesté, la suppliant d'avoir agréable nos voeux et de me croire en toute humilité Votre très humble et très obéissante sujette et servante,
Sour Françoise de Foix, abbesse de Xainctes. »
- 25 mai 1616 : Françoise de Foyx LISTE, à la Reine
« Jésus Maria.
Madame,
La nécessité où les oppressions du sieur d'Aubigné gouverneur de Maillezais ont réduit cette maison religieuse par la violente saisie de tout son revenu en votre île de Vix en Poitou, me fait jeter aux pieds de votre Majesté pour la supplier très humblement, Madame, d'entrer en compassion de quatre-vingt filles qui ne demandent que la restitution de leur bien. Le même nom de religieuses qui a servi de motif au sieur d'Aubigné pour exercer ouvertement sa violence sera un sujet à Votre Majesté pour nous faire rendre justice. Le mal nous est bien cuisant, Madame, puisqu'en la profession que nous faisons d'oublier les outrages et de vivre contentes en la disette, les plaintes de l'offense nous sont rendues justes et celles de la pauvreté nécessaires. Ce nous est encore une consolation de vous pouvoir faire savoir nos misères, qui êtes, Madame, le refuge des affligés à qui nous avons notre recours, suppliant très humblement votre Majesté de recevoir agréablement les voeux de toute cette compagnie pour son heureuse conservation et les miens particulièrement qui me dis d'un humble respect..
« Jésus Maria.
Monsieur
Encore que je n'aie pas le bon heur d'être connue de vous, si ne laisserai-je de m'y adresser, m'assurant que votre courtoisie ne me refusera pas de m'aider de votre faveur envers leurs Majestés, à qui j'ai été contrainte de m'adresser pour les supplier très humblement de me faire rendre justice du dégât très grand qu'a fait le Sieur d'Aubigné, gouverneur de Maillezais, en une de mes terres en Poitou. Ce gentilhomme m'a promis, Monsieur, de vous faire le discours de l'affaire tout au long en la sollicitation duquel je vous supplie bien humblement m'honorer de vostre assistance. C'est une obligation que je vous aurai très particulière et que je tâcherai de reconnaître toute ma vie avec le sentiment et affection de votre bien humble servante. »
