Documents biographiquesLE MANUSCRIT CLAIRAMBAULT ......................................... f° 54 Lettre de La Rochefoucauld à Pontchartrain Poitiers, 20 juin 1618 Correspondance p. 1389-1390. « Monsieur, je reçus lundi au soir le courrier que m'avez envoyé assez à temps pour tenir l'affaire en surséance sans être découverte, mais trois heures plus tard nos gens marchaient et pour cet effet j'avais assigné la montre de licenciement de la garnison de Lusignan afin de me servir de cette occasion. Je reçus véritablement un sensible déplaisir au commencement d'avoir les mains liées pour une chose que je tenais infaillible et qui réussira toujours quand on voudra si le temps ne la découvre. J'y apporterai de mon côté ce que je dois comme à l'accommodement de Monsieur du Chastellier, que je crains néanmoins ne devoir pas réussir pour plusieurs particularités que je sais, et principalement sur l'espérance qu'a cet homme que l'affaire de Béarn apportera quelque remuement, et que les menaces qu'il fait de vendre ces places donnera sujet aux intéressés de lui donner entreténement dedans ; quinze jours de temps nous donneront clarté en la plupart de ces affaires et la mienne sera toujours en état. J'ai reçu les lettres [affaire de la mairie de Poitiers.] J'ai vu aussi un gentilhomme de mes amis qui était de l'assemblée de Niort qui m'a dit qu'un nommé La Forest Bredalliere était venu en ce pays de la part de Monsieur de Bouillon et avait passé par la Bretagne, lequel lui avait demandé si son Maître se pourrait assurer de lui et de ses amis, mais qu'il ne fallait encore parler qu'aux gentilshommes. Un ministre nommé La Tousche qui prêche en une des terres de Monsieur de Rohan y a fort parlé pour son Maître qui l'avait envoyé avec force honnêteté à La Rochelle, dont il venait et y avait trouvé Le Parc d'Archiac qui y est aussi allé pour cela. Les députés Généraux seront priés d'écrire aux provinces de faire un jeûne général, vous savez bien ce que cela signifie persécution imminente. C'est par l'avis de Monsieur de Bouillon duquel le gentilhomme est allé à l'assemblée aussi bien que le fils d'Aubigné. Vous êtes si bien averti que vous apprendrez facilement ce qu'ils y feront. J'enverrai vers Monsieur de Rohan soudain qu'il sera dans la province qui ne sera pas si tôt qu'il n'eût trouvé fait ce qui m'y avait amené et qui m'y fera demeurer jusque à ce que je voie l'affaire rompue ou remise, sur quoi j'attendrai nouveau commandement et demeurerai cependant Monsieur . » |
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