Documents biographiquesLE MANUSCRIT CLAIRAMBAULT ......................................... f° 205 Rohan à Pontchartrain Angers, 31 janvier Longueurs, changement de présidiaux, instructions qu'ils ont reçues, changement de lieu pour le procès : « dès là ce m'est une certitude que cet attentat ne s'est point commis par une si vile canaille sans être poussés et soutenus de plus haut. » « Si aussi on laisse le cours libre à la justice en maintenant la volonté du roi, je croirai que personne n'y trempe. » « Monsieur vous saurez par la copie de l'arrêt que je vous envoie comme on méprise les commissions du roi et foule aux pieds ses volonté. Selon le remède qu'on y apportera, je jugerai facilement de l'intention qu'on aura que j'aie soutien ou non. Car si après les longueurs qu'on m'a apportées, par les changements de présidiaux, et par les diverses instructions qu'il a fallu faire en iceux, on me contraint de porter ce procès en un troisième lieu ou présidial de l'autorité du conseil du roi, dès là ce m'est une certitude que cet attentat ne s'est point commis par une si vile canaille sans être poussés et soutenus de plus haut. Si aussi on laisse le cours libre à la justice en maintenant la volonté du roi, je croirai que personne n'y trempe. Je vous écris librement mon sentiment parce que vous m'avez toujours promis de l'amitié. Quand vous voudrez considérer quelle est ma condition, et celle de ses coquins qui trouvent tant de support contre moi, vous jugerez aisément quel doit être mon ressentiment. Quoi, on se servira de la justice pour se moquer de moi ? Je serai le seul de la France qui ne la pourrai avoir ? certes je confesse que ce déçu, si on me le fait, me sera une marque d'un très grand mépris ou d'une très grande haine. Pour le premier ma naissance et l'honneur que j'ai d'appartenir aux plus grands rois d'Europe m'en devraient garantir, et pour le second mes services, ne sachant en moi crime que de n'en point avoir, et la profession de ma religion. Je vous supplie de tout mon cour, Monsieur, d'employer votre crédit à ce que je ne sois traité si injustement et que je n'aie sujet d'éclater partout où je pourrai l'injustice, si on me la fait, afin que par mon exemple ceux qui sont de même religion que moi apprennent ce qu'ils doivent espérer en ce siècle. Sur ce j'attendrai avec impatience de vos nouvelles et vous supplie de croire. » |
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