Documents biographiquesLE MANUSCRIT CLAIRAMBAULT ......................................... f° 19-20 v°. Mémoire envoyé par M. de Vic [Merry de Vic] Sans date. Serr 1946 situe l'épisode à l'automne 1611. Fragonard en septembre 1616. Correspondance p. 1354-1356 « Messieurs de Rohan et de Soubise
venant de Bretagne à grandes journées passèrent près Niort à un lieu
appelé Coulon où le sieur d'Aubigné les alla trouver accompagné de son
fils et de son gendre. Ils disaient par tout que Saint-Jean était perdu
par une grande entreprise qu'on avait dessus s'il n'y était promptement
pourvu ; et que Monsieur d'Épernon se voulait faire maître de ladite
place dans laquelle Monsieur de La Rochebeaucourt avait prévu de
l'introduire ; publiant ces propos partout il ils passaient en grande
diligence. Monsieur de Rohan entra sur la nuit dans ladite ville peu
accompagné ; Mons de Soubise y arriva après avec le jour ; où plusieurs
gentilshommes et autres les sont allez recevoir depuis. Le lendemain de
leur arrivée en ladite ville ils ont changé de langage et dit qu'ils
avaient commandement de la reine ne n'y point laisser entrer ledit
sieur de La Rochebeaucourt. À quoi ils disent haut et clair qu'ils sont
résolus. Comme le sieur de Rohan s'acheminait audit Saint-Jean il
envoya à La Rochelle le sieur de Loudrière, lequel y arriva au même
temps que ledit sieur arrivait au dit Saint-Jean, où il dit à tous ceux
qu'il trouva de quelque considération que nous étions aux armes, qu'il
y avait une entreprise sur ledit Saint-Jean qui était infaillible si on
n'y envoyait promptement un grand secours. Sur quoi les plus échauffés
cherchèrent armes. Incontinent la maison de ville s'assembla, fit
fermer les portes. Et furent longuement à délibérer, les mieux
conseillés qu'au commencement dirent audit sieur de Loudrière qu'ils ne
voyaient aucune apparence de son dire et que quand ils seraient assurés
de bon lieu que ceux de Saint-Jean auraient besoin de leurs secours,
qu'ils feraient ce qu'ils devaient, et ont renvoyé ledit Loudrière avec
cette réponse. Un des échevins dudit Saint-Jean a écrit à un sien
parent éloigné de dix lieues ces paroles, « Il y a tant d'étrangers en
cette ville qu'on n'y trouve plus rien. » Monsieur de Les habitants dudit Saint-Jean sont très marris à peur d'avoir donné l'entrée libre à toute sorte de personnes. Et sont bien résolus de les laisser aux hôtelleries où ils s'ennuieront de payer leurs hôtes s'ils y sont longtemps retenus, pour ce qu'on porte peu de commodités en ladite ville depuis qu'on a fait que ledit sieur de Rohan s'y était jeté tant à la hâte. Et qu'on s'assure que la reine n'approuvera toutes ces mauvaises procédures; on a trouvé des charretiers que mondit sieur de Rohan envoyait au Parc pour querre les meubles et croit-on que tous les députés particuliers qui sont en cour malcontents s'y doivent rendre à leur retour pour faire le rapport de ce qu'ils ont entendu, et que la partie était faite de longue main de s'assurer de ladite ville pour l'effet que dessus, dont tous les bons François de l'une et l'autre religion sont très marris, et voudraient qu'il plût à leurs Majestés de commander à Monsieur de Rohan de l'aller trouver, pour y mener trois ou quatre brouillons qu'il a avec lui, car on craint que leurs mauvais conseils ne précipitent ce jeune seigneur en quelque dessein pernicieux. » |
||