Documents biographiquesLE MANUSCRIT CLAIRAMBAULT ......................................... f° 173-174 Villette à Pontchartrain 6 octobre « Monsieur, j'étais venu prendre congé de Monseigneur de Rohan notre Gouverneur pour retourner trouver le Roi et vous porter des nouvelles de la fréquente occupation de mondit seigneur, toute à tirer raison de certains garnements qui ont attenté à ses biens et à son honneur, et à venger le Roi de l'abus qu'ils faisaient de son nom pour en autoriser publiquement leurs impudentes et indiscrètes menées, gens de qui je vous avais autrefois déclaré les vices, mais non jusques à la lâcheté qu'ils ont témoignée en cette dernière action, craignant toujours pour le service que je vous ai voué qu'ils ne surprissent votre oreille au préjudice de votre réputation et à l'exclusion de plus gens de bien et plus capables de servir le Roi qu'eux ; car vous savez Monsieur que c'est assez chasser les bons que d'admettre les méchants bien avérés et reconnus pour tels et avez maintenant ou aurez plus amples expérience au sujet de cette canaille, [v] combien les mauvais moyens réussissent mal même en fait d'État, où la dignité se doit garder en tout et d'où la franchise doit bannir toute pratique odieuse et toutes personnes suspectes afin de parvenir à cette conciliation d'esprits et d'affection qui seule affermit le règne. Véritablement les gens tendaient à le dissiper pour trouver quelque cachette à leurs méchancetés dans de si grandes ruines, mais ils s'en vont tantôt rémunérés selon leurs desseins dont ils font d'étranges confessions, lesquelles je craindrais tirer à conséquence par l'irritation d'une multitude d'intéressés contre une multitude d'accusés, n'était que l'abandon que feront les accusés de si honteux prisonniers les justifiera envers les intéressés. L'état présent de cette affaire ne gît qu'en quelques formalités qui la retardent de peu de jours, auxquelles formalités mondit Seigneur de Rohan a voulu donner tout lieu et loisir pour en rendre le succès approuvé même de ses ennemis plus envenimés, et pour preuve aussi de sa sincérité en l'exécution des choses dont il est convenu avec Sa Majesté [174] il m'a choisi comme domestique d'icelle pour le rasement du Dognon et pour vous en aller rendre fidèle compte après la chose faite, vous assurant Monsieur que si le Roi agrée ce mien petit emploi et vous aussi, j'y travaillerai comme celui que vous savez avoir de longue main jugé cela nécessaire au service de sa Majesté, à son respect et au bien public comme aussi au particulier de la province. Vous connaîtrez peut-être enfin que je n'ai désir si passionné que de voir le règne présent florissant et absolu par les moyens qui y conviennent et votre dignité tellement établie et révérée pour ces honorables fonctions qu'il n'y ait personne qui n'y applaudisse. Je ne puis à choses si hautes conférer que le souhait que je vous supplie de trouver bon en celui qui est par beaucoup de respect avec l'obligation de vos faveurs, Monsieur, .» |
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