Documents biographiquesLE MANUSCRIT CLAIRAMBAULT ......................................... f° 13-14 VilletteListe à Pontchartrain 7 septembre 1616 Schrenck, Albineana 5, p. 130-131. Correspondance p. 1349- « La nouvelle de M. le Prince arrêté tient tellement tous les esprits suspendus et en incertitude de l'événement, que je crois même me hasarder de vous écrire par cette voie commune. Toutefois j'aime mieux courre fortune en servant ou en tâchant de servir que de demeurer plus en sûreté inutile. Le bruit de l'emprisonnement se généralise sur plusieurs têtes ici, n'est bien certain que d'une, tout le monde s'étonne de n'entendre rien de Monsieur de Rohan dans cette province sur un mouvement qu'on croit capable de les émouvoir toutes. Ceux de La Rochelle se saisirent de Rochefort lundi dernier. Monsieur d'Aubigné a arrêté la rivière pour y imposer de nouveau, si la conséquence est trouble, faire travailler les habitants des paroisses voisines à sa fortification de Dognon et à Maillezais. Je n'ai pu en cela [que] ce que j'ai tenté pour l'en empêcher. Quand j'aurai quelque force avouée du roi, il sera mieux servi où je serai ; je me prépare à aller trouver Sa Majesté lui étant si peu utile ici que je ne puis servir que d'avertisseur en un temps où il semble qu'il faille être exécuteur. Toutefois personne ne s'ébranle deçà par amour qu'il porte au Prince, ains seulement par l'appétit du trouble des susnommés, et si c'est partout ailleurs comme ici, on ne passera point les préparatifs et accommodements de places, encore que si Monsieur de Rohan était dans la province, il arrêterait tout aisément. Le doute où l'on est qu'il ne soit des emprisonnés est plus dangereux que tout sur quelque vent qu'aucuns en pensent avoir. Pour moi je ne suis point de ceux-là, connaissant le cour qu'il a porté là tant avant que depuis qu'il y est, et sachant si je ne me trompe fort combien son esprit et dessein est aliéne des autres menées sur quoi on a arrêté les autres, à ce qui s'en dit deçà. On compte entre ceux là Monsieur de Bouillon, et nos mutins de ce pays et des réformés veulent que ce soit par une intelligence secrète et de longue main entre leurs Majestés et Monsieur d'Epernon que l'on a mis les mains sur le Prince, tant pour ruiner plus facilement le parti que le Prince faisait toujours subsister en sa personne que pour travailler d'ici en avant à découvert et à vive force contre celui des huguenots, que le pape et autres potentats sont de cette ligue et que déjà mondit sieur d'Epernon s'ébranle pour l'État. Tous ces bruits seront aisés à faire évanouir par quelque éclaircissement qui viendrait de vous, lequel tarde déjà à arriver. Je m'en vais voir Monsieur de Parabère duquel je sais l'intention pure et la procédure imitable aux bons François et serviteurs du roi, près duquel j'espère me rendre dans peu de jours et vous porter tout ce que je pourrai prendre de lumière et de connaissance pour le bien de son service. Cependant je vous supplie de prendre en bonne part ceci, tant de mon devoir envers leurs Majestés que du désir que j'ai d'être avec votre gré, votre serviteur très-humble et très-obéissant. » |
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